lundi 11 juin 2007

Paris-Dakar, encore des morts sur la route

Sarkozy rencontre le président Abdoulaye Wade du Sénégal. L’un expulse allégrement les ressortissants de l’autre et cet autre reçoit chaleureusement les ressortissants de l’un. La première collaboration franche entre Wade et Sarkozy, c’est lorsque Sarkozy avait expulsé plusieurs sénégalais et que Wade, pour lui rendre la pareille, avait ridiculement proposé l’expulsion de certains français qui se trouvaient à Dakar ; sauf que les expulsés de Sarkozy, c’était des pères de familles qui avaient longtemps travaillé en France au black pour subvenir aux besoins vitaux de leur progéniture et que les expulsés de Wade, c’était des délinquants sexuels et des dealers en tout genre qui avaient pourri la vie de plusieurs sénégalais. L’échange n’était pas juste, mais Wade et Sarkozy s’en étaient réjouis. Ensuite vint l’histoire de la sémantique : « immigration choisie » pour Sarkozy et « immigration concertée » pour Wade et au bout du compte, quelques milliards versés au Sénégal (à Wade) pour empêcher les sénégalais de partir. Wade a empoché le pactole et a laissé partir les pirogues. Wade propose à ceux qui veulent partir le REVA (REtour Vers l’Agriculture) mais il lui échappe qu’un pêcheur ça a besoin de rester près de ses poissons, près de ses côtes et que c’est le grand large qui l’intéresse, pas les terres sèches. Sarkozy et son ministère de l’intégration et de l’identité nationale ne veut pas des sénégalais, ni des maliens, encore moins des ouïgours et des Inuits ; ce qu’il veut, c’est qu’on lui foute la paix, que les africains pauvres restent chez eux et que les plus intelligents d’entre eux viennent s’installer en France ; que les capitaux circulent, que les forces françaises sur le continent continuent à faire régner « l’ordre des dictatures » et que les Elf et Total rentabilisent l’économie française sur le dos de cette « pauvre » Afrique. Une rencontre entre ces deux chefs d’Etat, c’est l’assurance d’une vie encore plus rude pour les sénégalais en général et pour l’Afrique en particulier. L'eau va à la rivière, comme le caviar va à la bouche de Wade et de Sarkozy. En attendant, l'Afrique, elle crève!

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